Quatre facteurs qui influent sur le Marché

L'évolution des cours, à la hausse ou à la baisse, détermine les profits et les pertes du trader. Son rêve, c'est de pouvoir capter ces évolutions au moment où elles s'amorcent pour en tirer parti.

Il y a quatre grands facteurs qui provoquent ces réactions de court ou de long terme des marchés. Ce sont les décisions gouvernementales, les transactions internationales, la spéculation et la confrontation de l'offre et de la demande. Savoir apprécier l'importance de ces facteurs, savoir repérer quand ils naissent et quelles répercussions ils peuvent avoir permet d'avoir une longueur d'avance sur le marché.

Voyons de plus près ces quatre facteurs :

Les décisions gouvernementales : la théorie d'un marché boursier et financier régi par les seules règles de l'économie libérale est une illusion. Dans tous les pays développés, les gouvernements ont développé des moyens de peser sur l'économie à travers deux "armes". La première est l'arme fiscale : en augmentant ou en diminuant ses dépenses publiques, un état peut injecter plus ou moins de croissance dans l'économie. il peut le faire en injectant ce qu'il récolte par le biais de ses prélèvements fiscaux, ou il peut le faire en recourrant au crédit. C'est ce qu'ont fait nos pays développés depuis des années. Mais à partir d'un certain niveau, les dettes accumulées finissent par ralentir la croissance : le montant des intérêts, les échéances de plus en plus nombreuses de remboursement le conduisent à augmenter davantage qu'il n'est souhaité les prélèvements fiscaux, ce qui finit par gripper toute croissance. La second est l'arme monétaire. A travers sa banque centrale et les taux d'intérêt auxquels elle prête aux banques commerciales, chaque zone monétaire peut faire varier son activité économique, et faire monter ou baisser la quantité de biens que le pays échange avec le monde extérieur, ce qui fait varier dans un sens ou dans l'autre la parité de sa devise par rapport aux autres monnaies.

Les transactions internationales : Ce flux de fonds entre pays détermine la quantité de devises que le pays doit échanger ou détenir. Un consommateur américain qui achète un bien auprès d'un producteur chinois va le payer en dollar. Le Chinois va recevoir le paiement en dollar et va se tourner vers sa banque centrale et lui demander de le convertir en Yuans dont il a besoin pour payer ses ouvriers. La banque centrale va donc encaisser des dollars et décaisser des Yuans. Au niveau macro-économique, les Etats-Unis auront fait sortir des dollars de leur pays, diminuant leur richesse et donc la contrepartie de leur monnaie. En conséquence, celle-ci ressort diminuée de cette transaction. Les grands pays exportateurs de biens ou de services reçoivent de plus en plus de devises des pays qui leur achètent ces biens et services. Ils peuvent alors réinvestir cet argent dans leur économie.

La spéculation : C'est la capacité de se projeter dans le futur à partir des informations du présent. Elle est au coeur même du système financier et doit être prise en compte avant toute décision. C'est pourquoi les financiers utilisent souvent des indicateurs de sentiments de marché pour tenter de détecter les futures orientations des choix des différents acteurs de l'économie. Mais attention ! l'étude de ces indicateurs (comme par exemple "l'indice de confiance des ménages"), ainsi que d'indicateurs fondamentaux ou techniques, peut créer des biais cognitifs, des anticipations incorrectes à l'origine de fausses tendances...

La confrontation de l'offre et de la demande : L'offre et la demande de biens de services et même de devises crée des mouvements apparemment erratiques de prix, de cours et de taux. Lorsque la demande d'une chose est supérieure à son offre, elle verra sa valeur augmenter. S'il y en a trop par rapport aux capacités d'absorption du marché, sa valeur va diminuer.

Ces quatre facteurs sont étroitement liés les uns aux autres et agissent parfois de concert, parfois en opposition. L'offre et la demande dépend de la combinaison de la production, de la croissance, qui sont eux-mêmes fortement impactés par la politique gouvernementale, la spéculation et le poids des échanges internationaux du pays.

Prenons le cas de l'immobilier. Le marché dépend peu des transactions internationales. Mais il dépend fortement de la croissance économique, de l'offre et de la demande, du niveau de la fiscalité, de la politique gouvernementale et de l'évolution des taux. Sans oublier la spéculation.

Dans les années 2000, à la faveur d'une politique publique laxiste et d'une forte baisse des taux d'intérêt, l'Espagne a construit, chaque année, autant de logements à elle toute seule que la France et l'Allemagne réunis, alors qu'elle ne représente qu'un quart de la population totale de la "francallemagne" ! Depuis 2009, ce secteur est en crise grave : il y a plus d'un million de logements disponibles à la vente dans le pays. L'analyse des capacités d'achat des Espagnols, comparé au rythme de construction auraient du alerter les professionnels. Mais ils n'ont pas su faire la synthèse des informations qu'ils avaient à leur disposition. Certains pourtant l'avaient fait et avaient mis en garde les banques sur le risque qu'il y avait à trop s'engager dans ce secteur...

Les projets gouvernementaux, tels que les changements envisagés de dépenses et fiscalité, les annonces des banques centrales sur le maintien ou le changement de leur taux directeur provoquent des réactions importantes et peuvent modifier des tendances de long terme. Des taux inférieurs peuvent booster les dépenses des ménages, les investissements des entreprises et créer de la croissance. Cela a tendance à faire monter les prix, mais pas toujours car d'autres facteurs sont aussi à l'oeuvre...

Un relèvement des taux d'intérêt ou des prélèvements fiscaux fait diminuer les dépenses et les investissements et entraîne, en l'absence d'autres facteurs, une baisse des valorisations sur le marché. Dans une société globalisée, la succession des nouvelles, l'importance qui leur est accordée par tel ou tel groupe d'acteurs économiques, peuvent provoquer de fortes variations des marchés selon que les investisseurs réagissent en vendant ou en achetant. Cela a tendance à créer des tendances de court terme... A vous de savoir les détecter !

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Arnaud Jeulin Responsable de la publication, Trader

Après un diplôme d'ingénieur, Arnaud a commencé une carrière de développeur. Il a travaillé avec des traders et des services de back office pour mettre en place des prototypes et des outils de trading. Il a ensuite créé sa propre entreprise en 2003.

Il a été responsable du webmarketing pour la Banque en ligne Suisse Synthesis, depuis rachetée par Saxo Bank. Il a aussi fait des audits pour différents brokers et participé à plusieurs salons professionnels pour les courtiers à Londres, Paris et Chypre.

Depuis 21 ans Arnaud a approfondi sa connaissance des brokers et des marchés, il utilise son expérience pour améliorer Mataf afin d'éviter d'orienter les visiteurs vers des brokers malhonnêtes ou des stratégies de trading dangeureuses.

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