Investir en Bourse avec 100 000 euros

Qu'il s'agisse d'un héritage, du fruit d'une vente ou même, pourquoi pas, des économies que vous avez pu constituer ces dernières années, la gestion d'un portefeuille de 100 000 euros réclame de l'attention.

100 000 euros c'est trop petit pour prétendre à la gestion haut de gamme des banques privées, qui n'accueillent leurs clients qu'à partir de 500 000 à un million d'euros. Mais c'est déjà beaucoup trop pour le laisser aux bons soins d'un chargé de clientèle lambda de votre banque !

Gestionnaire de (sa) fortune

Il va donc falloir vous en occuper vous-même... Heureusement la situation de l'investisseur boursier d'aujourd'hui est beaucoup plus enviable que celle du boursicoteur des années 80. Il dispose d'une batterie d'indicateurs, des services et d'un accès à l'information dont celui-ci n'aurait même pas pu rêver.

Le premier danger qui guette celui qui gère lui-même son portefeuille, c'est l'excès de confiance. Très souvent, il pense qu'il pourra rééditer sur son patrimoine les performances qu'il a si brillamment réussi à obtenir sur son portefeuille fictif quelques mois auparavant. Erreur : une étude américaine de l'université de Chicago a montré que les portefeuilles fictifs gérés sérieusement avaient 80% de chances d'être plus performants que les portefeuilles réels, gérés pourtant tout aussi sérieusement. C'est l'effet « trader ».

Beaucoup de jeunes entrepreneurs, à la fin des années 90, en ont pâtit. Ils avaient vendu leur société et s'étaient convertis en « traders » boursiers, croyant que leur talent avait permis à leur entreprise d'atteindre une valorisation stratosphérique. Alors qu'en fait, elle avait tout simplement profité de l'effet de la bulle Internet... La plupart ont perdu leur mise (et parfois leur chemise !) dans l'affaire.

Un portefeuille bien pensé

Avant de se lancer, il faut se poser des questions sur ses objectifs. Faudra-t-il récupérer l'argent à une certaine date ? Le portefeuille a-t-il une finalité, comme générer des revenus ou des plus-values ? L'enveloppe fiscale est-elle importante ? Ensuite, il faudra se constituer un portefeuille en respectant les règles de prudence habituelles : pas plus d'une quinzaine de lignes, pas d'allers-retours intempestifs ni d'achats impulsifs... Cela a l'air évident. Mais ce la ne l'est pas tant que cela.

La fiscalité sera un facteur de choix important. Les titres qui génèrent des revenus élevés, autrement dit les valeurs de rendement (comme les « utilities » : sociétés de telecom, concessions...) entraîneront une imposition plus forte que ceux qui parient sur la plus-values, surtout si ceux-ci sont inclus dans un Plan d'épargne en actions, ou dans un contrat d'assurance-vie.

Il faudra donc choisir soigneusement son enveloppe fiscale. Le PEA oblige à bloquer son épargne mais pour seulement cinq ans. Et il est surtout intéressant pour les valeurs européennes, car il ne peut accueillir de valeurs non européennes.

L'assurance vie est une bonne solution pour les portefeuilles qui veulent profiter de la croissance hors d'Europe, mais contraint son détenteur à bloquer son épargne au moins huit ans. De plus, rares sont les compagnies à permettre les portefeuilles d'actions en direct dans leurs contrats.

Un portefeuille de plus de 100 000 euros permet aussi d'utiliser des formules de gestion plus sophistiquées, comme les effets de levier, les couvertures ou même le « cash extraction », grâce à l'utilisation d'options. Cela vous permet à la fois de vous protéger des aléas boursiers, et de profiter d'un mouvement particulier, à la hausse ou à la baisse, que vous avez détecté.

Mais ne demandez quand même pas l'impossible à ce portefeuille. Si vous avez besoin de vivre de vos rentes, comme on dit, vous serez déçu. Il vous faudra investir au moins 500 000 euros pour espérer tirer de votre portefeuille un somme suffisante pour vivre convenablement. 

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Arnaud Jeulin Responsable de la publication, Trader

Après un diplôme d'ingénieur, Arnaud a commencé une carrière de développeur. Il a travaillé avec des traders et des services de back office pour mettre en place des prototypes et des outils de trading. Il a ensuite créé sa propre entreprise en 2003.

Il a été responsable du webmarketing pour la Banque en ligne Suisse Synthesis, depuis rachetée par Saxo Bank. Il a aussi fait des audits pour différents brokers et participé à plusieurs salons professionnels pour les courtiers à Londres, Paris et Chypre.

Depuis 21 ans Arnaud a approfondi sa connaissance des brokers et des marchés, il utilise son expérience pour améliorer Mataf afin d'éviter d'orienter les visiteurs vers des brokers malhonnêtes ou des stratégies de trading dangeureuses.

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