Les conseillers en gestion de patrimoine

Les conseillers en gestion de patrimoine (CGP) sont plus de 2000 en France, mais seuls 400 sont vraiment actifs et structurés. La profession gère 70 milliards d'euros, ce qui fait d'eux la première banque privée du pays ! Leur métier ? Gérer les actifs et l'épargne de leurs clients et les guider dans leurs choix d'investissement (immobilier, assurance vie, bourse, prévoyance, transmission...). A la différence des banquiers, les CGP ne sont pas dépositaires de fonds qu'ils gèrent.

Mieux vaut avoir un portefeuille bien garni avant d'aller frapper à leur porte. Chaque année, TNS réalise d'ailleurs un baromètre de la profession qui permet de mesure leur positionnement. Pour Roger Mainguy de l'assureur Cardif, qui a créé ce rendez-vous annuel : « le portefeuille moyen par client se situe entre 80.000 et 120.000 euros ». En trouver un n'est pas difficile : il y en a dans toutes les grandes villes, et leur nom est tout simplement... dans les pages jaunes. Mais comment les distinguer. Bien sur, il y a le « bouche à oreille ». C'est très important, le « bouche à oreille ». Mais c'est hélas insuffisant

Une mise au pas bienvenue

La profession, très ouverte jusqu'alors, a heureusement commencé à se structurer il y a une dizaine d'années, sous la pression -insistante- des pouvoirs publics. Et aujourd'hui, le futur client d'un Conseiller en Gestion de Patrimoine peut compter sur des garanties et des labels qui lui certifient que son interlocuteur est passé par un certain nombre de filtres.

Ainsi, pour conseiller des produits financiers, comme par exemple des Sicav et des FCP, il faut être labellisé « conseil en instruments financiers » (CIF). Plus de 90% des cabinets  le sont. Cela garantit que le casier judiciaire du CGP est vide, que le CGP est couvert par un contrat d'assurance responsabilité civile en règle et qu'il a adhéré à une association professionnelle reconnue par l'AMF. Il y en a une demi-douzaine : Chambre des indépendants du patrimoine, Anacofi-CIF, CNCIF... Celles-ci imposent à leurs adhérents une formation continue (généralement vingt heures par an, parfois plus).

Bientôt un registre unique

S'il veut aussi proposer des produits bancaires, un crédit, par exemple, le CGP doit avoir le statut d'« intermédiaire en opérations bancaires » (IOB). S'il propose des contrats d'assurance, il doit y ajouter une carte de « courtier en assurances », s'il intervient dans une transaction immobilière, une carte d'agent immobilier et s'il donne des conseils fiscaux, ce qui est souvent le cas, il doit être doté d'une « compétence juridique appropriée », sanctionnée par un diplôme !

Il serait sans doute difficile de s'y retrouver, si la loi n'y avait mis bon ordre. Avant tout engagement, votre futur conseiller en Gestion de Patrimoine doit vous donner une idée très précise de ses compétences, autrement dit un « document d'entrée en relation », véritable couteau suisse de ses atouts qui vous permet de vérifier ses statuts, ses cartes professionnelles et le numéro de son contrat d'assurance. Un registre unique est en cours de constitution et permettra bientôt à toute personne de consulter l'ensemble de ces documents et garanties.

Alignement des intérêts

C'est l'Orias, qui depuis quelques années recense les intermédiaires en assurance qui est en train de mettre au point ce registre. A compter de 2013, 50 000 nouveaux acteurs seront référencés par cet organisme qui listera donc tous les intermédiaires en opérations de banque et services de paiement (IOBSP) et tous les conseillers en investissement financier (CIF).

L'objectif de ces dispositions est de protéger les consommateurs en instaurant pour ces intermédiaires comme pour les intermédiaires d'assurance une obligation de conseil à laquelle devront répondre ces nouveaux acteurs, en particulier en matière de distribution de crédit.

L'Orias veillera à ce que les conditions de vente soient claires : les textes renforcent le devoir d'information (identité de l'opérateur, statut, relations avec les établissements de crédit..) et de conseil écrit, une obligation de loyauté, et établit une obligation de non-contradiction entre « les modalités ou le niveau de rémunération » et « l'obligation d'agir aux mieux des intérêts de leurs clients ou influencer la qualité de leur prestation ».

Cela devrait permettre un alignement des intérêts et éviter les conflits d'intérêt entre l'obligation de conseil de l'intermédiaire et son mode de rémunération, qui aurait tendance à les pousser à promouvoir le produit ou les services qui leur fait la plus importante rétrocession...

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Arnaud Jeulin Responsable de la publication, Trader

Après un diplôme d'ingénieur, Arnaud a commencé une carrière de développeur. Il a travaillé avec des traders et des services de back office pour mettre en place des prototypes et des outils de trading. Il a ensuite créé sa propre entreprise en 2003.

Il a été responsable du webmarketing pour la Banque en ligne Suisse Synthesis, depuis rachetée par Saxo Bank. Il a aussi fait des audits pour différents brokers et participé à plusieurs salons professionnels pour les courtiers à Londres, Paris et Chypre.

Depuis 21 ans Arnaud a approfondi sa connaissance des brokers et des marchés, il utilise son expérience pour améliorer Mataf afin d'éviter d'orienter les visiteurs vers des brokers malhonnêtes ou des stratégies de trading dangeureuses.

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