Les fonds diversifiés : ceinture et bretelles et investissement

Ces fonds diversifiés recouvrent plusieurs catégories. Ils poursuivent un objectif commun : protéger l'épargne du souscripteur, en tentant, en même temps, de capturer une partie du potentiel de hausse du marché. Leur portefeuille est constitué d'un mélange d'actions, d'obligations, de cash, de fonds monétaires ou d'autres fonds...

Ils peuvent réagir à la conjoncture en modifiant la répartition de leurs avoirs, sans être totalement exposés à un marché en particulier : quand leurs gérants estiment que la bourse va monter, ils augmentent la poche actions. Dans le cas contraire, ils accroissent la poche obligations et monétaire.

En conséquence, ils montent moins que les fonds actions quand la bourse monte, car ils ne capturent pas l'intégralité de la hausse, et leur composante obligataire souffre. Mais ils baissent moins que les fonds 100% actions lorsque les marchés boursiers baissent, car ils peuvent amortir le mouvement en s'appuyant sur leur poche d'actifs sans risques.

Mission accomplie

Les fonds diversifiés représentent environ 10% des encours gérés en OPCVM (Organismes de placement collectifs en valeurs mobilières, qui rassemble tous les fonds de placements de type Sicav et FCP), mais ont vu leur importance croitre à mesure que les marché étaient en proie à davantage de volatilité.

Il faut dire qu'ils ont en grande partie rempli leur mission puisque leurs différentes familles affichent toutes des résultats positifs sur trois ans, à fin 2011. Ce qui n'est pas, loin s'en faut, le cas du CAC40, qui lui recule sur la période de plus de 5% !

Les principales familles de diversifiés

C'est la répartition de leurs avoirs et la liberté qu'à le gérant de les arbitrer qui font la différence entre les différentes familles de fonds diversifiés. Voici les principales :

- Les fonds diversifiés à dominante prudente contiennent beaucoup de produits de taux (obligations et monétaire). Ils affichaient fin 2011 une performance positive de 4% sur trois ans.

- Les fonds diversifiés équilibrés contiennent une proportion plus importante d'actions. Ils ont réussi à capturer une partie de la hausse des actions, lors des courtes reprises boursières de 2010 et début 2011... En 2011, ils affichaient un gain de 5,7% sur trois ans. Certains peuvent être plus agressifs que d'autres, en fonction de la proportion d'actions qu'ils peuvent mettre en portefeuille.

- Les fonds diversifiés agressifs sont clairement orientés actions. Ils peuvent donc pâtir plus que d'autres d'une chute boursière. Pourtant, au 31 décembre 2011, ils affichaient un gain de 6,87% sur trois ans. Mais aussi une perte de plus de 9% sur un an. Cela reste honorable : après tout, l'indice CAC40 était en retrait, lui, de 17%...

- Les fonds flexibles : c'est un peu la catégorie reine. Fin 2011, elle affichait un gain d'un peu plus de 4% sur trois ans, mais avec des très grands écarts entre fonds. Car c'est dans cette catégorie qu'on retrouve les fonds vedettes des gourous français de la bourse. Les fonds flexibles sont en effet destinés à une gestion plus souple, qui donne « carte blanche » (c'est ainsi que s'appelle d'ailleurs plusieurs fonds de cette catégorie) à des gérants qui font preuve de « convictions » (c'est aussi comme cela que s'appelle plusieurs de ces fonds), pour arbitrer entre différentes classes d'actifs de façon très réactive et obtenir une performance toujours positive, autrement dit un « total return » (une autre façon de les nommer).

L'exemple de Carmingnac

Exemple avec CNP Assur Performance, fonds dont la part actions peut passer, à la volonté du gérant, de 0 et 50% de l'actif et qui peut investir jusqu'à 20% de son actif dans les actions et dans la dette émergentes. Mais la Sicav reine de la catégorie est Carmignac Patrimoine.

Avec des gains de 17% en 2009, 7% en 2010 et une stabilité en 2011, soit, en cumulé, environ 25% sur trois ans, ce fonds laisse sur place la quasi-totalité des fonds actions de la place et devance de très, très, très loin la performance (-5%) du marché boursier français sur trois ans. Il est géré par trois personnes, dont Edouard Carmignac, son créateur, et affiche une performance cumulée, depuis sa création en 1989, de près de 600% !

Du coup, il n'est pas étonnant que son encours ait explosé, faisant plus que doubler au cours des trois dernières années pour atteindre le chiffre -assez extraordinaire - de 20 milliards d'euros. C'est-à-dire qu'il pèse désormais, grosso-modo, l'équivalent d'un bon quart de l'ensemble de la catégorie des fonds diversifiés ! 

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Arnaud Jeulin Responsable de la publication, Trader

Après un diplôme d'ingénieur, Arnaud a commencé une carrière de développeur. Il a travaillé avec des traders et des services de back office pour mettre en place des prototypes et des outils de trading. Il a ensuite créé sa propre entreprise en 2003.

Il a été responsable du webmarketing pour la Banque en ligne Suisse Synthesis, depuis rachetée par Saxo Bank. Il a aussi fait des audits pour différents brokers et participé à plusieurs salons professionnels pour les courtiers à Londres, Paris et Chypre.

Depuis 21 ans Arnaud a approfondi sa connaissance des brokers et des marchés, il utilise son expérience pour améliorer Mataf afin d'éviter d'orienter les visiteurs vers des brokers malhonnêtes ou des stratégies de trading dangeureuses.

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