Transmettre un ordre de bourse

Cela fait rire aujourd'hui. Mais au début des années 80, la vie des 5 millions d'actionnaires d'alors n'était pas simple. Imaginez que l'un d'entre eux ait voulu acheter un titre, celui des Mines de Penarroya par exemple (si, si, les Mines de Penarroya existaient, c'était même un titre très échangé à la Bourse de Paris).

Il devait passer à son agence, signer un ordre d'achat, qui était transmis par fax à la plateforme centrale de transaction de la banque. Une fois l'ordre exécuté, la propriété des titres étaient ensuite transmise sur le compte du client et une lettre venait conclure l'opération.

C'est assez incroyable, mais le tout pouvait prendre une semaine ! Aujourd'hui, la majorité des ordres passent par Internet et sont exécutés quasiment en temps réel, sans que le client ait à se déplacer...

Dans le même temps, l'offre s'est aussi élargie : arrivée de discount-brokers, proposant des transactions à prix réduit, augmentation considérable des types d'ordres proposés. Au point que beaucoup de particuliers se disent aujourd'hui perdu devant la complexité du système. Il n'est pas complexe : les ordres sont simplement plus précis et mieux adaptés à des stratégies complexes et, on l'espère, plus performantes.

Mais en contrepartie, il faut davantage prendre soin de la manière dont ils sont rédigés. Un oubli, une mention erronée et toute la stratégie patiemment bâtie part en fumée! Avant de se lancer, il faut donc bien connaître toutes les bases du passage d'ordres.

Un système bien huilé

Les ordres de bourse sont aujourd'hui normalisés et enregistrés selon les mêmes critères partout dans le monde, ceci permet ensuite d'éviter toute contestation. Sur Nyse-Euronext, ce sont les opérateurs ou directement les clients eux-mêmes qui les rédigent.

Des systèmes de vérification automatique, installés dans les serveurs des brokers, contrôlent ensuite leur cohérence. Ils sont ensuite transmis à « l'entreprise de marché » choisie (généralement, à Paris, c'est Nyse-Euronext), datés (jour, heure, seconde) et trié par limite de prix.

C'est à partir de la centralisation de cette chaîne d'informations que va se construire le « carnet d'ordres ». Ce carnet d'ordres est une liste très précise des cours et des quantités proposées à l'achat et à la vente pour chaque titre. Sur les marchés en continu, ce processus est continu entre 9 heures et 17h30 ! Pour les titres moins liquides, inscrits au « Fixing », les ordres sont accumulés et confrontés seulement deux fois dans la journée, à 10 heures et à 16 heures. Et une seule fois à 15 heures pour le Marché libre.

Le saviez-vous ? Le marché a une « profondeur »

Pour bien proportionner ses ordres aux capacités du marché, il faut en connaître la « profondeur ». Une expression qui désigne la liquidité réelle d'une valeur à un moment donné. Toutes les actions de l'Eurolist offrent une grande liquidité. Celle-ci se mesure de deux façons. La première, c'est la liquidité fondamentale. Pour la connaître, il suffit de se reporter au dernier rapport annuel de la société (ou à sa fiche valeur chez n'importe quel courtier Internet).

Celui-ci mentionne le « flottant », c'est à dire la part du capital qui n'est pas détenue par les grands actionnaires historiques de l'entreprise. A priori, moins le flottant est élevé, plus il est difficile et dangereux de se constituer une ligne importante de cette valeur.

Car, dans ce cas, le titre est sujet à de brusques variations de cours, puisque ce sont un ou deux gros actionnaires qui font la tendance. Il existe aussi une autre façon de mesurer la liquidité d'une valeur : c'est celle qui consiste à mesurer les volumes de transactions sur un titre. Si le cours est animé par des événements nombreux, que l'entreprise est très visible et que ses perspectives évoluent (dans un sens ou dans un autres), les investisseurs s'intéresseront à son titre et l'échangeront beaucoup.

Si c'est une société qui communique peu, dont les résultats évoluent peu, les volumes d'échanges seront limités et sa liquidité sera faible...

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Arnaud Jeulin Responsable de la publication, Trader

Après un diplôme d'ingénieur, Arnaud a commencé une carrière de développeur. Il a travaillé avec des traders et des services de back office pour mettre en place des prototypes et des outils de trading. Il a ensuite créé sa propre entreprise en 2003.

Il a été responsable du webmarketing pour la Banque en ligne Suisse Synthesis, depuis rachetée par Saxo Bank. Il a aussi fait des audits pour différents brokers et participé à plusieurs salons professionnels pour les courtiers à Londres, Paris et Chypre.

Depuis 21 ans Arnaud a approfondi sa connaissance des brokers et des marchés, il utilise son expérience pour améliorer Mataf afin d'éviter d'orienter les visiteurs vers des brokers malhonnêtes ou des stratégies de trading dangeureuses.

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