Michael Milken, ses déboires sur le marché des obligations

Le marché des obligations (très risquées et à haut rendement)

Né en Califormie en 1946 et diplômé d'un MBA de l'université Wharton, Michael Milken fut embauché en 1969 par la banque d'investissement Drexel, qui devint par la suite Drexel Burnham Lambert.

Il fut rapidement chargé de développer un département de recherche sur les obligations « de bas niveau » (« low grade »), c'est-à-dire les obligations émises avec un fort taux d'intérêt par des sociétés considérées comme peu fiables quant au remboursement du principal emprunté.

Il développa formidablement cette activité d'émission d'obligations à haut rendement (« high yield bonds ») destinées à financer des entreprises de petite et de moyenne taille, des obligations que l'on nomma ensuite « junk bonds » (obligations poubelle).

A partir du milieu des années 1970, alors que le marché des obligations était principalement ouvert aux grandes entreprises dont les émissions obligataires étaient classées « investmetnt grade », étaient considérées comme peu risquées et offraient aux investisseurs un rendement de 5 % à 8 % par an, Michael Milken réalisa des émissions obligataires rémunérées jusqu'à 20 % par an au nom d'entreprises de taille modeste.

Investissant directement au nom de la banque Drexel Burnham Lambert, Milken rendit le marché des junk bonds extrêmement liquide. Les investisseurs qui lui firent confiance en souscrivant massivement ces junk bonds n'y trouvèrent pendant longtemps rien à redire compte tenu des rendements offerts, de même que les nombreuses entreprises dont le développement était ainsi financé.

Leverage Buy-Out : LBO

Les bornes de la légalité commencèrent à être dépassées lorsque Milken utilisa des émissions obligataires pour financer des opérations de LBO (Leveraged Buy-Out) menées par des fonds d'investissement dans le but de racheter des entreprises de taille importante, mais non cotées en bourse et faiblement capitalisées.

Les entreprises-cibles, une fois rachetées, étaient démantelées pièce par pièce pour rembourser les emprunts obligataires émis par les fonds d'investissement, un processus décrit de façon exacte dans le film à succès de la fin des années 1980, « Wall Street ».

Démêlés judiciaires et condamnation

Incriminé par un autre flibustier de la finance qui se trouvait alors en difficulté avec la justice américaine, Ivan Boesky (dont le personnage principal du film « Wall Street » est inspiré), Michael Milken fut mis en examen pour délit d'initié et 97 autres chefs d'inculpation en 1989, la banque Drexel Burnham Lambert devant de son côté connaître la faillite un plus tard.

Condamné à 10 ans de prison par un tribunal de New York, Michael Milken sera libéré deux ans plus tard pour avoir coopéré avec la justice américaine dans le cadre d'un certain nombre d'autres affaires financières.

Atteint d'un cancer dont il guérira dans les années 1990, interdit de trading par la SEC (Securities and Exchange Commission), il se consacre ensuite à l'analyse économique via le « think tank » Milken Institute, ainsi qu'au financement d'activités de recherche fondamentale dans le domaine médical.

En 2010 encore, le magazine Forbes classait Michael Milken parmi les 500 personnes les plus riches du monde, son patrimoine étant estimé à plus de 2 milliards de dollars.

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